Bonjour tout l'monde,
On a donc atterri a Tontouta vers la mi-fevrier. Dans le bus pour Noumea, j'essayais de realiser ou on etait. Des montagnes se dessinent au loin. Plein de cocotiers et une cambrousse verdoyante au bord des routes.
Et un ciel d'un bleu different, lavé, profond.
Le deuxieme jour, j'ai appele Claude, le cousin de ma grand-mere paternelle, et il nous a dit: 'oh mais vous allez dormir a la maison! Je viens vous chercher tout de suite!'.
La derniere fois que je l'ai vu, c'etait peut etre il y a 20 ans... Je ne me rappelais plus.
Ce matin la, devant l'hotel, on voit arriver un homme au cheveux blancs, le sourire jusqu'aux oreilles. Il a un nez comme mon arriere-grand-pere.
On a tout de suite parle de tout, comme si on se voyait tous les dimanches depuis que je suis née. Il nous a ballades dans Noumea, nous a montre des maisons qu'il a construit. je me suis sentie comme avec un grand-pere, avec qui je rattrapais le temps perdu.
Il nous a raconte son histoire, par petits bouts.
Claude est né en Algérie ou il a passe son enfance, puis son pere a trouve du boulot au Maroc, ou ils sont partis habiter, quand il etait ado/jeune adulte.
Il avait une vingtaine d'annees, quand il a debarque a Noumea en '57, avec l'armee. Il avait juste une chemise et un pantalon en arrivant, me dit-il.
Apres quelques annees comme chauffeur du comissaire tout en faisant des travaux d'electricite et de plomberie le soir, il decide de changer de metier.
Avant qu'il parte, la femme du comissaire lui a achete quelques bons vetements, pour l'aider.
Petit a petit, il apprend tous les aspects de la maconnerie, et finit par ouvrir sa propre entreprise de construction, qui a bien marche jusqu'a present. Plus il nous racontait ses histoires de chantiers, plus ca nous donnait envie de construire notre propre maison!
Ca doit etre le pied de savoir comment tout marche chez soi. Plus besoin de plombier, electricien, macon...
Sri et Betty, chez Claude et Thi Theu (sa cherie)
joulie fleur
Le jour ou Claude est venu nous chercher, on a a peine eu le temps de deposer nos sacs, et on est partis dejeuner chez la niece de Thi Theu (la compagne de Claude). Grosse reunion de famille avec tous les tontons et les tatas Viets.
Claude s'entend super bien avec eux et les considere comme sa propre famille.
Cette grosse bouffe a ete l'occasion pour nous de decouvrir l'histoire des Vietnamiens de Caledonie. Ils sont arrives ici dans les annees 50, pour travailler dans le nickel/les mines.
Beaucoup sont restes plus longtemps que prevu a cause de la guerre du Vietnam qui avait eclate entre temps. Donc il y a eu toute une generation de Vietnamiens qui sont nes ici et qui n'ont jamais connu le Vietnam.
Quand la guerre a ete finie, Thi Theu - qui est nee ici - n'a pas voulu aller s'installer au Vietnam. Et ce, malgre la vague anti-Viet qui montait en Caledonie a l'epoque.
Un des tontons, Luc, nous a raconte plein d'histoires et de betises qu'il a faites quand il etait petit sur la Grande Terre, notamment faire peter des monticules de terre a la dynamite et blesser la main de son petit frere ('Mais j't'avais dit de pas mettre ta main la'), ou encore mener, a 8 ou 9 ans, un groupe de jeunes a l'autre bout de l'ile, en pleine nuit, pour rigoler.
Quand son pere l'a finalement retrouve, il l'a pendu au plafond par les gros orteils pour la soiree...
Derriere chez claude
Le premier soir, apres un succulent diner concocte par Thi Theu, la compagne de Claude, on a regarde quelques vieux albums photos tous ensemble. J'adore les vieilles photos de famille...
Les Salado a Noumea!
Claude nous a amenes voir les proprios de l'ancienne maison de mes grands parents, ou ils ont vecu trois ans, dans les annees 70.
ca m'a fait tout drole de marcher sur leurs traces, de discuter avec les proprios du bon vieux temps. C'est plus comme avant, me dit-on. Elles m'ont raconte que dans le temps, ma grand-mere venait boire le the quasi tous les jours et ramenait souvent des brioches de la boulangerie pour la mémé (mere de la proprio actuelle).
Maintenant, c'est chacun pour soi. il n'y a plus vraiment cet esprit de communeaute. J'ai vraiment senti beaucoup de nostalgie de la part des deux femmes.
Les proprios de la maison des Salado dans les 70's
On a aussi vu le bureau de poste ou travaillait mon grand pere a l'epoque. Bref, on a fait notre petit tour historique/familial de Noumea quoi!
Apres quelques jours de vadrouille avec Claude, on a pris notre tente et on est finalement partis pour l'Ile des Pins.
Aaah, l'Ile des pins... une vraie petite merveille.
On s'est installes au camping de la Baie des Rouleaux pour commencer. C'est un grand espace sous les cocotiers, avec deux chevaux calins, plein de chiens, de chats, de poules.
Quand on se met a table, c'est comme si on etait une arche de Noé! Tout le monde veut partager notre bouffe.
Je trouve dingue de voir courir tous les petits poussins sous le nez du chat, qui ne bronche pas. Une vraie co-existence en harmonie semble-t-il...
Invasion de chats a table
On a passe notre temps a se baigner dans les eaux calmes et cristallines de la Baie de Kuto, juste a cote de chez nous.
Au bout du deuxieme jour, on a ete de plus en plus envahis par les moustiques. Jamais vu un truc pareil. C'etait pas juste quelques uns au lever ou coucher du soleil. non non. c'etait 24h sur 24!
Des que tu oses t'installer a table dehors, il faut creer un bouclier d'encens (6 ou 7 bouts de serpentins autour de nous) et encore. On a tenter de se couvrir de la tete aux pieds, mais les moustiques te piquent a travers le tissu. Faut le faire quand meme!
Un jour je me suis amusee a compter mes piqures sur une jambe. je me suis arretee a 82 parceque ca commencait a me deprimer! Et ne parlons pas de Sri qui est LA proie preferee des bestioles, le pauvre.
Notre voisin Neo-Zelandais a carrement qualifie l'invasion de 'plague', une peste... je n'ai jamais vu des betes aussi vampiriques je dois dire.
Donc on etait le plus souvent possible dans l'eau ou loin du camping, sous les arbres quelque part.
Mister Sri profitant sans le savoir des derniers soirs sans moustiques, Baie des rouleaux, Ile des Pins
Notre 'porte d'entree'
jouli coucher de soleil, toujours Baie des rouleaux, juste derriere notre 'porte d'entree'
Notre tente
On a tenu quatre jours quand meme. Le dernier jour, on a croise nos successeurs de tente. Je leur ai donne quelques serpentins en cadeau de bienvenue et souhaite bon courage.
On s'est ensuite installes au camping de la Baie d'Oro, a deux pas de la celebre piscine naturelle, un bout de mer entoure de rochers et de pins.
Baie d'Oro, camping, montee de la maree, au bord des huttes...
Je me souviens que le lendemain, on a croise les campeurs qu'on avait prevenu des moustiques. Les pauvres. Ils avaient tenu une nuit et avaient deguerpi. 'On pouvait plus rien apprecier fada!' nous dit un des campeurs, en parlant des bestioles...
Apres avoir plante notre tente pas trop pres d'un cocotier (tu sais jamais quand tu vas te prendre un coco dans la tete - ca arrive, helas, gravité oblige), on est partis voir la fameuse piscine...
On traverse cette espece de 'bras de mer' et sur l'autre rivage, on suit un petit sentier qui nous mene a la piscine naturelle...
traversee du bras de mer.
Nous on vient du fond, la ou il y a les huttes...
Le chemin de sable etait parsemé de petits crabes noirs avec des dessins turquoises sur le dessus et une pince rouge corail. Sublime. Quand on faisait un pas, c'est comme si toute la terre bougeait. Mais en fait, c'etait juste les crabes qui rentraient dans leur trou.
Le ptit sentier qui mene a la piscine:
arbres beaux, sur le chemin
Effectivement, ca valait le detour. Le chemin s'ouvre sur un espace protegé des vagues. On marche deux secondes dans l'eau et c'est le monde de Némo. Si tu tends la main, les poissons viennent te voir, comme des pigeons.
je me souviens qu'a notre premiere visite, on etait tous les deux debouts dans l'eau, et d'un coup on s'est faits encercles par des dizaines et des dizaines de poissons de toutes les couleurs. Ils tournaient, tournaient, et puis, voyant qu'on avait rien a leur donner, repartirent d'un coup.
la piscine naturelle de la Baie d'Oro
La 'riviere seche' (elle se trouve de l'autre cote de l'ilot qu'on traverse pour venir a la piscine, et le chemin nous ramene au camping par l'autre cote - on boucle la boucle quoi)
La premier fois qu'on a vu cet endroit, Sri m'a dit qu'il sentait qu'on devrait peut etre pas etre la. Donc on a rebroussé chemin et on est rentres au camping par la ou on venait.
Plus tard, j'ai demande a une des filles qui gerent le camping, et elle m'a dit que cet endroit est sacré pour sa tribu. Les fragments de tissus qui flottent dans l'air, c'est des hommages a l'ancetre du grand chef actuel de la tribu.
Elle m'a raconte que l'ancien grand chef de la tribu de Oueté (la tribu de la Baie d'Oro) vivait dans cette grotte, et qu'il avait interdit aux jeunes filles de venir se baigner dans la piscine naturelle en plein jour.
Mais bien sur, une jeune fille du coin etait trop tetue, et bien que sa mere lui repetait qu'elle ferait mieux d'aller ramasser des coquillages a la Baie d'Upi, comme toutes les filles de son age, elle a desobei et est allee se baigner a la piscine naturelle en plein jour.
Le grand chef, selon la legende, etait un tricot rayé de jour (serpent de mer noir et blanc) et un homme de nuit. Pendant qu'elle se baignait, il s'est enroulé dans ses vetements et le soir, quand elle rangeait ses affaires a la maison, elle est tombee sur le serpent et l'a tué, tuant par la meme, le grand chef de la tribu...
Depuis ce jour, le serpent tricot rayé est le totem de la tribu. Et cette grotte est le lieu qui lui rend hommage. Les autres tribus de l'ile, si elles veulent passer par cet endroit, doivent d'abord demander a rencontrer le grand chef et faire 'la coutume' (montrer leur respect pour celui ci, et souvent, lui faire un don -argent, cigarettes, tissu etc-).
Mais les touristes peuvent y aller sans problemes.
La nuit suivante, on a entendu de droles de bruits autour de la tente, comme quelqu'un qui arrache de l'herbe juste a quelques centimetres de la tente, et aussi des frottements sur la toile de tente.
je me suis assise pour ecouter et j'ai chuchote a Sri que je pensais que ca venait de juste a cote de nous. A ce moment la, plus un bruit jusqu'au matin...
Je precise qu'il n'y avait quasi jamais personne a part nous de nuit, puisque les femmes qui bossent la, rentrent chez elles vers 17h chaque jour. Donc le lieu est desert apres ca.
J'en ai parle a une des filles de la tribu (qui gere le camping), et elle me dit en rigolant 'ah ben c'etait peut etre l'esprit de mon grand-pere le serpent!'.
Le lendemain soir, meme chose. sri sentait meme quelque chose qui lui grattait le haut du crane, qui touchait la toile de tente.
Le matin, les premiers rayons de soleil ont projete une ombre contre la tente, et juste a la hauteur de la tete de Sri, entre la moustiquaire et la toile externe se trouvait... un gros crabe!
Ah lala, toute une intrigue pour un pauvre petit crabe!
on a mange de divins poissons grilles pendant notre sejour, mais la specialite du coin, c'est le bougna. Un melange de coco, fruit a pain, taro, patate douce, bananes, cuites avec un bout de poisson ou de poulet, dans une feuille de banane et un papier alu, sous un gros tas de sable brulant.
Danielle, la femme du grand chef de la tribu de la Baie d'Oro, qui prepare le bougna
A trois quarts d'heure de marche de chez nous, il y a la baie d'Upi, pas aussi pittoresque que la piscine naturelle, mais super ballade.
Ballade vers la Baie d'Upi
La petite fille du grand chef m'a explique comment choisir un bon coco pour le manger, et je me suis empressee d'en trouver un bon. J'ai demande a un ptit vieux de m'aider a le casser. Il m'a fait ca en deux deux, en me racontant ses histoires de militaire en metropole et son retour 'sur le caillou' ou il fait si bon vivre.
J'adore le coco marron, contrairement a quasiment tous les locaux qu'on rencontre, qui preferent le coco vert. la chair est plus dure, mais je trouve qu'elle a plus de gout.
Un ptit coco pour la route. miam
le soir, le camping est desert, donc on s'installait souvent a table pour manger notre mangue quotidienne, avec le bruit enchanteur des oiseaux de la foret et du flot de la mer qui remontait autour du petit ilot.
L'art des fleurs de table, version kanak. ptit resto du camping.
Musique du soir
J'ai eu l'occasion de bien discuter avec la petite fille du grand chef, quand elle n'etait pas occupee a bosser ou a surveiller sa petite.
Elle m'a raconte sa vie sur l'ile. Elle a grandi au camping, pendant que sa mere bossait sur place.
Elle travaille ici 6 jours sur 7. Le 7eme jour, elle va cultiver son champ. Elle fait pousser des salades, des ignames, des patates douces.
Je lui dis, ah genial, vous vivez de la terre, donc vous ne vous alimentez quasiment pas de choses importees alors? Elle me dit, si si. Malheureusement, c'est de plus en plus le cas autour de l'ile, que les locaux delaissent leurs cultures pour manger des trucs en boite, des trucs importes.
Dommage, quand on a acces a toutes ces bananes, tous ces cocos...
Je lui ai demande si elle pensait des fois a vivre ailleurs qu'ici. Elle m'a dit non, jamais. Elle est bien ici, ca ne lui traverse meme pas l'esprit.
Tout le monde a l'air de faire ce qu'il doit faire, en harmonie avec les autres et la nature.
Je trouve les femmes de cette tribu a la fois fortes et douces. Elles ne se prennent pas la tete. Elles font, elles vivent, c'est tout. Elles sont heureuses.
Il ne semble pas y avoir les crises existencielles, les prises de tete qu'on retrouve en occident.
D'ailleurs, une phrase que j'ai entendu souvent de la bouche des Caldoches comme des Kanaks c'est 'oh, bah, casse pas la tete!'...
Elle trouve que la marée monte de plus en plus haut ici, de maniere anormale. Pour elle, la fonte des glaces se verifie chaque jour un peu plus. L'eau monte, et petit a petit, la terre diminue.
On a parle des tsunamis. Son grand-pere lui a toujours dit de surveiller les animaux, les oiseaux. C'est eux les indicateurs de ce qu'il se passe/va se passer.
Elle m'a raconte les legendes des autres tribus qui vivent sur l'ile. Notamment une des tribus dont le toteme est les pecheurs fantomes.
Selon la legende, il y a longtemps, un groupe de pecheurs hantaient un coin de l'ile. Ils partaient pecher la nuit et allaient se cacher des le lever du jour.
Une grand mere, qui avait la capacite de les voir, dit un jour a son petit-fils qu'il devrait les suivre une nuit et apprendre leurs techniques de peche.
Elle lui explique ou ils vont, comment ils sont habilles etc. La nuit suivante, le jeune homme se mele aux pecheurs fantomes.
Une fois partis en bateaux, les fantomes se plaignent d'une odeur de chair fraiche. Le jeune homme, se faisant passer pour un des leurs, compte a haute voix le nombre de pecheurs en omettant de se compter lui meme, et les fantomes rassures, continuent leur peche.
Toute la nuit, ils pechent, et le jeune homme observe et apprend leur facon de faire. A la fin de la nuit, les fantomes decident de rentrer mais le jeune homme leur dit 'non non, on doit continuer a pecher, plus loin, plus loin'. Les pecheurs continuent.
Au lever du soleil, ils sont encore en mer. Des les premiers rayons de soleil, les pecheurs fantomes meurent, reduits en poussiere.
Le jeune homme rentre chez lui, triomphant, avec tout le poisson et raconte a toute l'ile comment pecher au filet.
Depuis ce jour, toute l'ile sait pecher au filet, comme les fantomes.
Il y a 8 tribus sur l'ile et elles vivent en harmonie. D'ici la fin du mois, ils vont faire une espece de championnat de foot, volley, cricket. Meme les tous petits sont impliques. On fait en sorte que tous les enfants rencontrent toutes les tribus.
Apres nos quelques jours a Baie d'Oro, on est repartis pour Noumea. on a passe deux trois jours chez Claude.
Il nous a amene dans son camion, voir le Grand Sud...
Lac de Yaté, grand sud
Goro
C'est beaucoup de terre rouge, de brousse, de verdure sauvage. J'ai beaucoup aime les couleurs.
Claude apprend a Sri comment casser le coco et l'eplucher
En bons touristes, on est alles faire un tour au Parc Forestier de Noumea, histoire de faire enfin conaissance avec le cagou, typique de Caledonie.
piti papillon
Cagou, Parc Forestier de Noumea
Roussette
Noumea
Thi Theu apprend une danse a Sri
Un soir, alors que Sri et Claude etaient alles se coucher, Thi Theu et moi sommes restees au salon, a papoter autour d'une bonne tasse de tisane de menthe fraiche.
Elle m'a raconte son enfance ici, comment une partie de sa famille est repartie s'installer au Vietnam, comment la guerre les a amaigris, le regime Communiste, la corruption qui les a lontemps empeche de revenir a Noumea.
Quand elle a enfin reussi a les faire revenir, malgre les annees, c'etait comme si ils s'etaient vus la veille.
Elle a fait dix ans de taekwondo. Au bout de deux ans, elle etait ceinture noire. je lui ai demande si ca avait eu des effets sur sa facon d'etre dans la vie. Elle m'a dit qu'elle ne s'en est pas rendue compte tout de suite. Au debut, elle sentait surtout les benefices physiques.
Mais du jour au lendemain, elle a remarque qu'il s'etait passe quelque chose a l'interieur. Plus de conflit. Tout glissait, comme dans le combat physique.
J'ai trouve ca fascinant et inspirant. Elle me donne une impression de sagesse et de force tranquille. Elle est pas inquiete. Je ne sens aucune peur en elle.
Je lui ai dit que j'aimerais bien etre comme ca.
Elle me dit 'casse pas la tete!'... J'ai rigole.
On a ensuite repris notre tente et cette fois, on est alles camper a Ouvéa, la plus belle des trois iles Loyauté selon le Papé (grand pere paternel), donc on a choisi celle la.
Je n'ai pas vu les autres iles, mais je dois confirmer que ca respire vraiment la beauté ici.
Comme l'aeroport n'est qu'a 3 ou 4 kms du camping, on a decide d'y aller a pieds. Vu que nos sacs ne pesaient qu'une quinzaine de kilos chacun (oh le luxe).
Au bout de 10 minutes de marche, une voiture s'est arretee et le couple nous a demande ou on allait. On a dit 'Fayaoué'.
'Oh ben c'est sur notre route, montez!'.
Trop chou. Et pour couronner le tout, l'homme ressemblait comme deux gouttes d'eau a l'oncle de Sri.
On lui a demande si il avait des origines d'Inde. Il ne connait pas son pere nous a-t-il dit, mais c'est fort possible...
Hutte derriere notre tente, camping de Fayaoué, Ouvéa
Pitit arbre
le chemin qui mene a notre tente
Notre tente, et ma bonne tete de gagnante hyppie!
Le chat du camping qui nous aime
Le camping se trouve au coeur de la tribu de Fayaoué. Tout le monde nous dit bonjour, nous demande ou on va, nous aide.
La fille du camping etait tout aussi adorable, et on a tout de suite ete accueillis par un chat, qui nous a regarde monter notre tente.
On s'est baignes dans l'eau turquoise et pure, a deux pas de chez nous.
Le soir, on a rencontre deux Toulousaines sympas. Une qui vit a Noumea, et l'autre qui venait la voir en vacances.
Le lendemain, on a decide d'aller a Lékine en stop. Toutes les voitures qui passaient nous saluaient au passage. Je trouve ca genial que tout le monde dise bonjour a tout le monde, meme si on se connait pas.
On a l'impression qu'on habite la.
On a ete pris par un des bagagistes de l'aeroport qu'on avait vu la veille. Il nous a depose chez son pote qui tient un petit snack au bord de l'eau.
On s'est mange du riz coco et du poisson grille. Tout simple mais tellement bon. Et puis comme il ne vendait pas d'eau, j'ai commande un coco vert pour en boire le jus. Miam.
On a rencontre le pere du cuisinier au bord de l'eau. Il revenait juste de la peche. Je lui dis c'est la belle vie ici. Il rigole et me dit et oui, casse pas la tete!
Notre plage deserte (comme la quasi totalité des 25 kms de plage sur l'ile!)
Pendant que Sri me faisait sa meilleure impression de James Bond qui sort de l'eau en regardant sur le cote, j'ai vu sauter un dauphin juste derriere lui!!
Pendant qu'on mangeait notre riz, l'oncle du proprio du snack est venu nous dire bonjour. Apres, Starky, l'homme qui nous a fait a manger, est venu s'asseoir avec nous et nous a dit que si ca nous disait, il pouvait nous amener randonner vers la Baie de Lekine et sur le cote rocailleux de l'ile, dans une boucle. 2 heures de marche.
On etait en sandales mais on s'est dit, why not?
Apres manger, on est donc partis avec lui. Il s'appelle Starky parceque son pere adorait la serie 'Starsky et Hutch'...
On est d'abord passes chez lui. Il nous a donne des chapeaux et on a pris des chaussures pour marcher dans l'eau avec.
On a traverse le coin de sa tribu, son champ, ou il nous a coupe un bon bout de canne a sucre.
Canne a sucre du champ de Starky
Qu'est ce que c'etait bon ca! Je m'en suis mis plein les dents mais j'ai adore.
Traversee de la Baie de Lekine
Une fois traverse la tranquille Baie de Lekine, on s'est retrouves sur la cote rocailleuse de l'ile.
Le cote sans recifs de l'ile, donc ocean a l'etat brut... On a marche sur les coraux jusqu'a la pointe, au fond de la photo.
On etait senses marcher dans l'eau, au bord des rochers et ramasser des crabes et des coquillages pour en manger plus tard, mais la maree n'etait pas basse comme prevu... Le pere de Starky nous a dit plus tard que le temps semble se deregler un peu ces temps ci.
En l'occurence, la mer etait bien dechainee quand on est arrives sur la cote, et donc Starky nous a dit qu'on marcherait sur les rochers a la place, et au bout, on tournerait a droite pour re-rentrer dans la Baie de Lekine...
On se rend pas vraiment compte sur les photos, mais la mer de ce cote etait vraiment dechainee et on se prenait regulierement des bonnes baffes des vagues qui eclataient contre la rocaille...
On a dut marcher deux bonnes heures sur ces rochers pointus comme des couteaux. Pas evident avec les sandales, mais tres pittoresque, avec la mer dechainee sur notre gauche.
On arrive au bout de la cote et la Starky nous dit: Bon ben on attend un peu que ca se calme et on saute?
Je me mets a rigoler, et la je me rends compte que c'est pas une blague. On ne peut pas boucler la boucle en passant par le dessus des rochers. Il y a une immense crevasse qui nous separe de notre bout de cote, et de la cote qui borde la Baie de Lekine, juste derriere. Donc impossible de passer par la terre.
Donc soit on se retape deux heures de couteaux sous les pieds et on rebrousse chemin en gros, soit on saute dans la mer agitee et on contourne vite fait le bout de la cote et on arrive de l'autre cote pour finir notre rando...
Je n'ai jamais ete une tres grande nageuse, ou quelqu'un qui peut confortablement nager sans voir le fond, ou dans des grosses vagues... On a bien dut attendre une demie-heure, en esperant que la maree baisse, comme c'etait prevu.
Les vagues qu'on voyait a une centaine de metres, etaient enormes, dignes d'un endroit pour surfer. Elles s'explosaient entre elles et arrivaient vers la roche en etat de mousse bouillonante, et s'explosaient a nouveau contre la petite falaise qu'on devait descendre, puis s'engouffraient et rebondissaient dans la grotte qu'on allait longer pour ensuite tourner a droite, apres les rochers, et se retrouver dans un coin plus protege des vagues.
Ca paraissait simple et rapide a faire, mais en meme temps, ca faisait peur. Il y avait des rochers pointus qui se dressaient sur notre route et vu le courant tres puissant, je me demandais comment on allait faire.
J'ai fini par descendre en premier, a un moment ou l'eau etait basse temporairement, avant que les nouvelles grosses vagues arrivent a toute vitesse.
Au debut ca allait, je pouvais marcher le long de la petite falaise rocheuse. J'avais pieds.
Arrivee a la hauteur de la grotte sur ma droite, je vois arriver de grosses vagues, alors je me laisse porter par le courant qui heureusement, longe la grotte et ne me pousse pas dedans.
La je n'ai plus pieds, plus de controle. les vagues sont de plus en plus fortes. Je bois la tasse. le courant m'a un peu jetee contre un rocher. J'arrive a me retenir au gros rocher pointu juste apres la grotte et monte dessus tant bien que mal, malgre la roche qui me rentre dans les mains et dans le pied (j'ai paume une sandale dans le courant.)
Pendant ce temps les vagues s'explosent dans la grotte juste a cote et ne montent pas tout a fait au dessus du rocher, heureusement!
je leve la tete, Starky est en haut de la petite falaise et me fait signe d'attendre.
Lui et Sri se lancent au moment ou les vagues baissent a nouveau. Ils finissent tant bien que mal par arriver a ma hauteur et contournent la roche derriere moi et me font signe d'attendre encore.
Je fais fasse a de grosses vagues qui ne m'emportent pas. ouf! La roche me rentre dans le pied. Je me rappelle soudain que j'ai les chaussures de Starky pour marcher dans l'eau. je sors ca du sac et je les enfile. aaah, soulagement de plus sentir les pointes sous les pieds.
je me lance dans l'eau entre deux vagues et j'arrive a contourner la roche et a me retrouver de l'autre cote, ou soudain, l'eau est claire, il n'y a plus de vagues...
Retour sur la baie de Lekine... Mer soudainement calme, arretee par la roche de l'autre cote.
Chappelle dans une petite grotte, avec vue sur la Baie de Lekine. De nos jours c'est surtout les anciens qui viennent y prier...
Starky s'est excuse et nous a dit qu'il ne pensait vraiment pas que ca soit si dangereux. Il ne devait meme pas y avoir une maree comme ca!
Je lui ai dit que c'etait pas grave, que quelque part, ca fait du bien des fois de faire face a une peur!!
ca fait grandir un peu.
On s'en est sortis qu'avec quelques coupures...
Sur le chemin du retour, dans le soleil couchant, on a traverse un coin plein de cocotiers. Starky nous a coupe quelques cocos germés. Oh lala ,mais quel delice. C'est delicat comme du fromage, mais sucré et mousseux avec le gout du coco. Merveilleux fruit.
Et quelle delectation, surtout apres nos aventures en mer!
Starky nous disait que quand il etait petit, lui et ses potes sechaient les cours et allaient piquer des cocos germes et des cannes a sucre dans les champs des grand-meres. Ils se gavaient de ca tout l'apres-midi. Le bonheur me dit-il.
je veux bien le croire!
Retour a maree basse dans la Baie de Lekine, soleil couchant
Au retour, j'ai demande a Starky si je pouvais garder ses chaussures pour la nuit, le temps d'en acheter d'autres, puisque je n'avais plus qu'une sandale.
On est rentres en stop, car il faisait nuit deja. On a raconte nos aventures a nos deux Toulousaines. Elles avaient fait le Nord en voiture et vu le trou au tortues et le trou aux requins...
On s'est devores du corossole comme diner. trop bon!
Sri est alle jouer de la basse chez le frere de la proprio du camping. On l'a entendu le premier soir jouer des petits morceaux funky, dans sa case, donc on est alles le voir... Il a des gouts tres similaires a Sri.
Un peu de basse avec le frere de la proprio du gite/camping, dans sa case
Le lendemain, je me suis achetee des grosses tongs et on a ramene les sandales a Starky. On a mange un autre riz coco, avec son pere.
Il dit qu'il ne veut que la paix. Il dit les pays qui veulent manger d'autres pays, c'est pas bon.
Il faut vivre en harmonie c'est tout.
L'ile d'Ouvéa est une Province, et a ce titre, il y a des dialogues entre l'ile et le gouvernement Francais. Ils ne peuvent pas imposer quelque chose sans avoir au prealable demande l'avis des Kanaks sur place.
Il dit que c'est bien comme ca. Il ne veut pas specialement l'independance. Il prefere que chaque parti (les Francais/les Kanaks) profite et qu'il y ait la paix, point barre.
Il m'apparait comme quelqu'un de tres doux, et ca se retrouve aussi dans son fils Starky. Ils ont une gentillesse tres douce et respectueuse.
Bon il est tard, je devrais vraiment manger.
On est repartis hier de Noumea et nous voila arrives a Auckland, Nouvelle Zelande.
Suite au prochain episode.
bisous bisous
emmeline
Saturday, 13 March 2010
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