Thursday, 29 April 2010

Sri y Emmie en Sur America, premiere partie

Holaaaaa

Apres trois semaines dans la fraicheur automnale de Nouvelle Zelande, on a finalement atterri a Santiago de Chile.

Ville inondee de lumiere, et ou tout le monde parle espagnol partout. Le bonheur!
Je ne m'etais pas rendue compte que cette langue me manquait avant qu'on arrive ici.

Le ptit conseil sur la vie, a Santiago



On s'est installes quelques jours dans le quartier Paris-Londres (logique pour un Anglais et une Francaise me direz-vous), petit coin vieille ville avec des rues pietonnes et des petites cours.

Au debut, on a fait que dormir et manger, aplatis par le voyage (beaucoup, beaucoup d'heures de decalage en fait).

Vue de notre chambre orange



Le quartier Paris-Londres


Grace a la 'magie' de Facebook, j'ai su qu'une copine -que je croyais a Londres- avec qui je bossais a Bristol dans une autre vie se trouvait justement a Santiago.

Donc pendant que Sri se reposait un apres-midi, je suis allee chez elle pour l'heure du the. Quand elle a ouvert la porte, de la voir enceinte jusqu'au cou (tres tres gros bide, a terme quasiment), je me suis mise a rigoler.

Elle a eclate de rire et on est restees a se regarder en se poilant pendant une minute, avant que je la serre dans mes bras et qu'elle me dise 'Faut en rire' en parlant de son bide.

Quel bonheur de la retrouver apres tout ce temps, 5 ans je crois... et a ce moment crucial de sa vie en plus!

On s'est gavees de tarte au citron en se racontant nos vies et en se rappelant de nos aventures bristoliennes. C'etait comme si on s'etait vues la veille.

Comme au bon vieux temps, elle m'a raconte ses histoires avec des bouts d'espagnol et d'anglais au milieu, le plus naturellement du monde (inevitable quand on est nee franco-argentine, et elevee en Angleterre comme elle...)

Elle etait la pendant le tremblement de terre qui a secoue tout le Chili. Je lui ai demande comment ca s'etait passe pour elle.

'J'ai cru que j'allais mourir ecrasee sous les 15 autres etages de l'immeuble', me dit-elle.

Surtout que ca a pas dure 30 secondes ou une minute comme la plupart des tremblements de terre dans le coin, mais plus de 3 minutes. 'Donc t'as le temps d'y penser!'...

Elle n'avait jamais vecu ca, vu qu'elle avait emmenage avec son mari quelques mois avant seulement.

Elle est descendue a la reception de l'immeuble, ou le concierge, completement zen lui dit de remonter dans son appart, que ca va pas durer.

Les Chiliens ont tellement l'habitude de ce genre de chose, qu'ils ne se stressent meme plus quand ca arrive. Je n'imagine meme pas mon etat dans cette situation!

Bref, elle a rien eu. L'epicentre etait a Concepcion qui est beaucoup plus au Sud, en fait.

Apres plus de trois heures de parlotte et quelques conseils de Stephanie sur quoi faire dans le coin, j'ai repris le metro pour retrouver mon homme.

C'est la que je me suis rappelee a quel point je hais le metro a Londres. C'est le meme genre de gabarit a Santiago, et la meme frenesie en heure de pointe.

J'ai passe une quarantaine de minutes ecrabouillee et tordue entre plein de gens qui veulent rentrer chez eux, avec en fond, la douce voix de l'operatrice qui dit qu'on va s'arreter plus longtemps que prevu a cette station (pour toutes les stations, il y en avait une quinzaine), et merci pour votre patience.

Je crois qu'il va falloir que j'investisse dans un velo de retour a Londres.

On est tombes sur ce poster dans la rue, pour des cours de 'passion':


C'est vrai que je dois dire que je n'avais plus vu autant de couples enlaces et a s'embrasser en public, depuis... la France je crois?

Les jours suivants, on est alles voir La Chascona, une des maisons de Pablo Neruda. Le peu de choses que j'ai lu de lui m'ont enchantee.

Devant la maison de Pablo Neruda



Il me fait un peu penser a Paul Eluard, avec qui il etait pote d'ailleurs. Il a pas mal voyage et etait proche de tout un tas d'artistes/poetes/ecrivains, comme Picasso, Garcia Lorca, Eluard et bien d'autres.

C'etait un excentrique collectioneur de babioles, de petites choses qu'on trouve dans les brocantes et les marches aux puces (poupees, statuettes, verres, vieux livres etc). Il adorait les verres colores, et disait que la boisson avait meilleur gout si il la buvait dans un verre de couleur.

On a eu l'occasion de voir quelques unes de ses collections, bien que les trois quarts des choses ont ete brulees par les soldats au service de Pinochet, qui n'approuvait pas du tout de son attitude politique.

Il se disait non pas materialiste, mais 'chosiste'...

Le coin ou il habitait a Santiago, s'appelle Barrio Bella Vista. C'est un quartier qui reste tres bohemien encore aujourd'hui, plein de couleurs, avec un petit marche artisanal. Quand il y vivait, tous ses potes habitaient aux alentours.

Vers Bella Vista



Rue dans le quartier de Bella Vista


C'etait une petite communeaute tres festive. La maison de Neruda etait la scene constante de barbecues, soirees entre amis, musique etc... C'etait un epicurien qui aimait bien cuisiner pour ses amis et boire du bon vin.

La bonne vie quoi! Enfin, quand il etait pas en exil disons! C'est un des rares poetes qui vivait de ses ecrits...

Je crois qu'il a ecrit des odes a pratiquement tout ce qui a a voir avec la bouffe. Ode a l'artichaud, ode a la carotte, ode a la tomate.

On a passe la soiree dans son quartier et mange du ceviche et bu du bon vin. miam.

Bella Vista, de noche



Ca nous a bien mis au rythme de la vie Chilienne.

Les gens de Santiago aiment bien poser... J'etais en train de prendre une photo d'une espece de palais de l'autre cote de la route quand j'entends un klaxon. Je me retourne et je vois un bus avec le conducteur qui agite les bras en rigolant et qui me fait signe que lui aussi il veut etre dans la photo. J'ai rigole et au moment ou il allait redemarrer, je l'ai pris en photo du coup:


Plus tard ce meme jour, dans les rues de Bella Vista, sri prenait une vue et ces deux etudiants se sont approches en rigolant et ont pose pour lui... Va comprendre!


Barrio Brasil, cathedrale




Artistes, vers Barrio Bella Vista



'Tention le bohemien-isme, c'est contagieux a Santiago



On est ensuite descendus quelques jours a Pucon, a une dizaine d'heures de bus au sud de Santiago. Tres confortables les bus de ce pays. Ca change de l'Asie!

On s'est installes dans une espece d'auberge de jeunesse en forme de chalet, avec un petit feu de cheminee bien cosy.

Le salon cosy



Ballade derriere la maison, avec les chiens du proprio


Pucon est un petit village tres mignon avec plein de maisons en bois, et des champs, un lac et des volcans aux alentours. En ce debut d'automne, la lumiere sur les arbres etait sublime.

Le lac de Pucon



Ils produisent beaucoup de fraises et de framboises dans le coin, donc on s'est gaves de jus de fruits frais pendant tout notre sejour.

Sri, l'ami des chiens



L'auberge de jeunesse proposait une rando d'une journee sur le volcan de Villarica, donc on a tente le coup avec un coloc Californien, Tristan.

Le volcan de Villarica, de notre auberge



et de nuit



Bref, quelle journee de rando!

Oscar le guide, moi et Sri, avant de monter



On nous a prete des combinaisons coupe-vent et des crampons pour la glace. Il y avait un vent terrible. Au point ou j'ai cru que j'allais m'envoler ou tomber si je ne me pliais pas en deux pour utiliser la gravite et me maintenir au sol.

Au bout d'une heure et demie de poussiere, de froid et de vent, j'ai commence a me demander ce que je faisais la, a essayer de resister les elements. Je me suis mise a penser a Heinrich Harrer quand il gravissait les Himalayas pour atteindre le Tibet (un peu dramatique la fille!!)...

Montee de caillasses



Et puis quand on a fini par atteindre la deuxieme moitie du volcan, sur la glace, d'un coup le vent n'etait plus aussi puissant.

En fait, avec l'aide des crampons, marcher sur la glace etait carrement plus facile que de glisser constamment sur les caillasses... Donc on a continue notre patiente ascencion, en essayant de ne pas glisser sur le verglas.

Debut de montee sur la glace



La pente etait tres raide, peut-etre 70% par endroits... 2 heures plus tard, on mangeait presque au sommet. Sublime panorama.

Nous et Tristan, in the ice...



Ah oui, j'ai oublie de dire que le volcan est actif. Donc une des raisons pour lesquelles on doit y aller avec un guide, c'est parcequ'il sait par ou on doit passer. Certains touristes ont tente le coup tous seuls et sont tombes dans des crevasses au fond desquelles les attendait la lave brulante du volcan.

En montant, je me suis vraiment sentie minuscule, a la merci de la puissance de cet immense volcan qui pouvait exploser a n'importe quel moment. D'ailleurs si c'etait le cas, je n'aurais rien pu faire, trop pres du sommet!

On a fini par gravir les derniers metres qui nous separaient de l'enorme cratere (200metres de diametre je crois).

Sri et moi et le cratere fumant derriere



On pouvait voir les parois rougeatres animees de loin. Les gazs qui emanaient du cratere etaient tellement asphyxiants que je n'ai pas voulu m'approcher. Je sentais carrement le gout du gaz dans ma bouche, c'est dire.

Le cratere



Sri et Tristan se sont vaillament approches pour observer la lave en mouvement au fond du cratere.

Chaque fois que le vent amenait la bourrasque de gaz vers eux, ils devaient partir en courant pour ne pas se faire asphyxier.

Et un des meilleurs moment de la rando, ca a ete la descente!

Le guide nous a donne des especes de couches-culotte coupe-vent a mettre par dessus notre combi, et on s'est positionnes au debut de la pente un peu creusee par les autres paires de fesses avant nous, et hop la = descente sur les fesses!

Donc 5 heures de montee et une heure de descente en toboggan sur la glace! Un vrai bonheur.

Le soir, on etait bien vannes de notre journee volcanique, donc on est alles faire une autre specialite du coin = les bains thermaux.

On est partis vers 21h et on a passe notre soiree sous les etoiles, baignes dans les creux rocheux d'eau chaude, en ne sentant presque pas le froid en sortant, tellement l'eau etait brulante.

Un bon plan pour nos vieux os!

Le surlendemain, on a repris le bus, cette fois pour continuer notre descente jusqu'a Puerto Montt.

Tout le monde nous a dit que Puerto Varas, qui est juste a cote, est beaucoup plus joli comme coin (beaucoup plus touristique aussi) mais finalement on est quand meme descendus a Puerto Montt.

Effectivement, c'est une assez grande ville portuaire. On a bien aime, parcequ'on a vraiment senti qu'on etait au fin fond du Chili, dans un coin qui a son propre caractere, qui ne cherche pas a plaire, une 'vraie' ville quoi.

C'etait une experience plus reelle du pays, au fond.

On est alles s'installer dans l'Hospedaje de Betty, une espece de B&B pas cher.
Betty est une petite dame adorable. Sa maison est cosy, pas tres grande. On sent qu'on habite chez quelqu'un. Ou plutot, on a l'impression qu'on va chez une grand mere. La maison est restee la meme depuis les annees 60.

On lui a demande ou est ce qu'on pouvait bien manger pour pas cher dans le coin, et elle nous a indique un petit resto local ou tous les habitues du quartier viennent tous les midi.

On s'est petes le bide avec du bon poisson et des frites. Le resto est devenu notre repaire les deux jours ou on etait la. On avait meme notre serveuse attitree qui se rappelait de nous et qui nous expliquait patiemment les mots du menu qu'on ne comprenait pas.

On a pas fait grand chose a Puerto Montt a part dormir, manger et faire un tour au marche artisanal, parceque le temps etait vraiment pourri et froid.

Le soir, on mangeait dans la cuisine avec Betty et sa coloc. C'etait vraiment comme d'etre en famille. Son mari est mort il y a 6 ans. Elle a 82 ans. Sri et moi ne la croyions pas quand elle nous l'a dit. On aurait dit qu'elle avait 60 ans pas plus!

Je ne sais plus comment on en est arrives la mais on s'est mises a parler de religion. Elle est evangelique. Elle m'a dit que pour elle, cette religion la faisait se sentir en securite. Ca lui a donne un sens de ce qui est bien et mal.

Et que du coup elle avait vecu sa vie sans vraiment de peur ou de culpabilite. Ses choix etant guides par le bien, tel qu'il est depeint dans sa religion.

Et je la crois. Je l'ai trouve tres lumineuse et en paix.

Je lui ai dit que je trouvais sa maison tres reposante, comme si la maison prenait soin de nous. Ca m'a fait pense a la maison de mon arriere-grand-mere dans les Pyrennees, ou j'ai toujours un sommeil tres tres lourd, comme si mon corps s'abandonnait au lit et se relachait enfin completement.

Elle m'a dit que cette maison a resiste le test du temps. Dans les annees 60, ils ont eu un terrible tremblement de terre qui a dechire les rues en deux autour de chez elle mais sa maison n'a rien eu. Tout autour, tout s'est ecroule et fissure, mais pas sa maison.

Celui de cette annee a ete moins fort mais a quand meme fait beaucoup de degats dans le coin (sauf sa maison!). Ils ont vite fait de tout reconstruire et reparer parceque Sri et moi avons a peine note quelques degats, genre une conduite d'eau qui inonde une rue pas loin mais c'est tout.

Le deuxieme jour, on a dit aurevoir a Betty et on a pris le bus pour l'ile de Chiloe, un peu plus au sud.

J'ai lu que cette ile, etant un peu en retrait du reste du pays, a developpe sa propre identite, independamment de la colonisation espagnole, et garde beaucoup de legendes.

Ca me rappelle un peu l'Irlande.

Il y a des histoires de sorcieres et d'esprits mauvais. Notamment un affreux nain qui vit dans les forets de Chiloe et qui seduit les pauvres jeunes filles qui passent par la en un seul regard.

Il y a aussi une histoire d'esprit malfaisant qui vient de la mer et qui menacait de recouvrir l'ile (un tsunami vraisemblablement), et l'esprit de la terre s'est dresse contre lui et a protege Chiloe.

Bref, intrigues par tous ces mythes, on a decide de partir voir. On est restes un jour ou deux a Castro mais le temps etait vraiment pourri, et comme c'etait le weekend, la ville etait un peu morte.

On a quand meme pu voir l'eglise toute faite de bois a l'interieur au centre ville. On a rencontre quelques chiens qui nous ont suivi partout, comme d'hab.

Castro




Comme le temps ne s'arrangeait pas, impossible d'aller randonner dans le parc national de l'ile donc on est remontes sur Puerto Montt.

Betty etait contente de nous revoir. On est alles manger dans notre resto local, ou notre serveuse attitree nous a demande comment s'etait passe Chiloe. Elle s'est occupee de nous comme une mere.

On s'est sentis comme chez nous!

Le lendemain matin, Betty nous a fait goute du yerba mate. Fort mais tres bon! Je comprends que les gens ici boivent ca toute la journee.

Avant qu'on reprenne le bus, on a demande a Betty qui etaient les gens dans les photos du salon, et elle nous a raconte ses histoires de famille. Comme elle etait la seule fille, sa mere est venue vivre avec elle un temps pour l'aider avec les enfants. C'etait une infirmiere.

Je lui ai redit que sa maison avait vraiment un esprit particulier, tres paisible et agreable. Elle m'a souri et m'a dit que c'etait Dieu. Je lui ai dit que je pensais que c'etait peut-etre sa mere et Betty elle-meme, qui rendaient cet endroit si bon a vivre, si plein d'amour.

On avait toutes les deux les yeux brillants en disant ca.

A ce moment la, je me suis dit qu'il n'y a pas besoin d'aller dans les monasteres tibetains ou les eglises pour sentir le bien et rencontrer des sages. Betty m'est apparue comme une espece d'ange, une personne a la fois douce, humble et sage.

Elle nous a accompagnes dehors et nous a souhaite de vivre une longue et heureuse vie comme la sienne. Elle m'a fait la bise et on est partis du petit nid douillet...

Betty y yo



On a traverse la frontiere et on s'est retrouves en Argentine, a Bariloche. D'un coup, tous les gens dans la rue avaient le meme accent que ma pote Analia, Argentine de Londres.

Ils disent les 'll' en 'ch'. Ils disent 'Te chamo' pour dire 'Te llamo' (je t'appelle). Ils ponctuent leurs phrases par 'Viste?' (T'as vu?) ou 'Barbaro!' (Enorme!). C'etait drole de voir le monde d'Analia prendre vie, a la racine...

On s'est installes dans une auberge de jeunesse sympa, toute en bois. Le premier soir, il n'y avait pas de chambre a prix raisonnable donc on a dormi dans un mini dortoir pour deux personnes, dans une espece de placard, un vrai petit nid de hobbit.

Le placard de hobbit, auquel on accede en montant sur une petite chaise de nain



Cuisine, ou la proprio nous faisait des delicieuses crepes tous les matins miam


Salon


Le lendemain, on nous a mis dans une petite chambre double guere plus grande, mais tres cosy (et au moins on pouvait y etre debout!).

Avec l'aide des filles de l'auberge, on a trouve une excursion d'une journee a cheval dans le coin.

Le lendemain, on est donc partis retrouver Carole - un sosie de Susan Sarandon - et Guillermo, nos deux cow-boys pour la journee.

On etait un groupe de 8 touristes. Carole nous a conduit jusqu'a son ranch ou elle et Guillermo ont choisi les chevaux de chacun.

La estancia de Carole



Sri a eu droit a un immense etalon gentil. Ma jument etait tres belle aussi, mais elle ne voulait pas sortir... Je me suis dit ca promet!


Je trouve ca super, le concept d'avoir chacun son cheval personnel...

Apres deux minutes d'explication sur comment gerer son cheval, on est donc partis faire un tour dans le sublime terrain de Carole, une 'estancia' de plus de 200 kms carres.

On a monte et descendu des petites collines et marche dans la pampa, au soleil. C'etait vraiment sublime. On a croise des vaches noires qui broutaient, vu des biches courir devant nous, en troupeaux.

On a ballade dans des grands espaces, avec vue sur les canyons alentours.

On s'est arretes en milieu de journee dans un petit bosquet. On a attache nos chevaux a des buissons pour qu'ils broutent pendant qu'on prenait notre 'almuerzo'.




Ptit barbecue


Carole, alias Susan Sarandon


Je pense que ca a dut etre un des moments preferes de Sri = un barbecue de bonne viande argentine. Je dois dire que meme si je suis pas super fan de viande rouge, ce barbecue etait de-li-cio-so. Et quel vin! On s'est bien regales.

On a ensuite repris la route. On s'est trouves dans un grand espace plat entoure de collines. Et a 500 metres de la, quelques uns des chevaux de Carole broutaient tranquillement.

Ma jument



Je tenais les renes de ma jument tellement laches qu'elle s'est mise a partir au trot vers les autres chevaux au loin. Impossible de l'arreter.

On avait fait des heures et des heures au pas, alors d'un coup le trot m'est apparu comme super rapide. J'entendais Guillermo qui me criait au loin de resserrer les renes. Ce que j'ai fait mais ma jument n'a pas du tout aime et j'ai vu le moment ou elle allait essayer de me virer de la selle...

Elle continuait a trotter, et je m'eloignais de plus en plus du groupe. 'Que hago? Que hago?'. 'Relache la bride, relache!'. Je relache et elle continue a trotter.
'Non non resserre!'. Je resserre et elle commence a secouer la tete, agacee, et continue a avancer.

Au bout d'un moment, j'ai reussi a l'arreter deux secondes. Guillermo s'est approche et a fini par prendre ma bride et l'a forcee a revenir avec son cheval.

Carole m'a explique que je devais a tout prix dire au cheval quoi faire et non pas l'inverse. C'est moi qui sait ce qui est bien et ce qui est mal. S'arreter pour brouter dans les buissons, s'eloigner du groupe, c'est mal.

Donc j'ai la responsabilite de tirer le cheval vers la bonne direction. Je me suis dit que c'etait une bonne lecon d'equitation - et de vie!

Effectivement, j'ai beaucoup mieux gere ma jument apres, parceque j'etais vraiment 'presente', avec elle, a surveiller ou il fallait aller, au lieu d'admirer le paysage et de la laisser faire ce qu'elle voulait...

Sri m'a raconte que son cheval, c'etait l'inverse. Si Sri ne lui donnait pas de direction, il s'arretait et attendait que Sri prenne la decision.

Fin de parcours



Chevaux contents apres des heures de route



Mister Sri et son cheval


On est rentres en fin d'apres-midi, vannes. Mine de rien, faire du cheval pendant 6 ou 7 heures, ca tue!

On est partis de Bariloche le lendemain, pour El Bolson, a deux heures au Sud.

Le bouquin dit que c'est un coin tres hyppie. On a pas vu beaucoup de gens dans ce style en arrivant, donc on s'est demande d'ou venait cette reputation.

On est restes dans un hospedaje d'une vieille dame qui m'a vraiment rappelee mon arriere-grand-mere au niveau des traits du visage et la facon de parler.

On est restes dans une petite chambre, Sous notre fenetre, il y avait un carton avec une chatte et ses quatre chatons qui avaient a peine un mois. La dame comptait en garder un et donner les autres dans quelques semaines.

C'etait trop mignon!

Pinis chatons




Cherchez le chaton (sur la table a sniffer mon echarpe)


Les chats se sont vite habitues a notre presence et venaient carrement nous voir quand on s'approchait.

On a passe notre samedi a ballader dans la foire artisanale du coin. C'est la qu'on a compris pourquoi le coin est considere hyppie. Plein de jolies choses faites a la main, en bois, d'instruments de musique, de fruits et legumes bio...

Il y avait quelques rasta men qui jouaient du djumbe ensemble.

On a croise deux potes de la journee a cheval, qui etaient venus voir la foire eux aussi. On a papote un moment avant de partir chacun de notre cote.

El Bolsòn







On s`est super bien entendus avec la mamie qui tenait l´hospedaje. Elle s`etait fait mal a la cuisse en tombant, donc je lui ai refile mon vieux tube de creme arnica. Elle etait ravie. Une de ses nieces est passee la voir et elle etait contente que je ´m´occupe d´elle´.

Dur de laisser derriere nous les ptits chats. On les aurait bien embarques!

On a donc repris le bus pour continuer notre descente en Patagonie. On a battu tous nos records cette fois ci avec un trajet de 26 heures. Heureusement que le bus est confortable et qu`ils mettent un peu des films!

Ceci dit le paysage etait fascinant. Des kilometres et des kilometres de steppes, de deserts lunaires avec pas une maison en vue. Juste quelques lamas de temps en temps.

On sentait qu´on penetrait bel et bien dans un territoire mythique et lointain... La Patagonie.

On est arrives en un seul morceau a El Calafate, petite ville montagnarde avec des chalets partout.

La temperature a un peu change depuis notre depart de El Bolsòn. On sent qu`on est au bout du monde la!

Une des attractions du coin, c`est le mythique glacier Perito Moreno. Il avance tous les jours de deux metres et continue a s´effriter regulierement.

Il fait a peu pres 200 kms carres, et 60 metres de haut.

Impressionant.

On a pris un bateau pour voir ca de pres, puis on a mis pied a terre et ballader quelques heures sur les passerelles construites sur la colline qui fait face au glacier (Il n´y a pas de randonnee possible sur le glacier lui-meme ou alors des ´mini-trekking´ sur la glace mais dúne heure seulement, et qui coute super cher)

Comme on est en plein automne, on a pu voir la foret des alentours pleine de couleurs sublimes...

De temps en temps on entendait un gros ´KRRRAK´et ´KLONK´, c´etait juste un autre bout de glacier qui s´ecroulait dans le lac. Sublime. On a eu l´occasion de voir quelques chutes.

Bref, je pense que les photos resumeront bien l´experience de cette superbe ballade.

Glacier Perito Moreno et foret alentour









Chute d`un bout du glacier





Forets autour du glacier



Sur le chemin du retour



En attendant le bus



Encore un chien




Et voila... On part demain pour Puerto Natales, cote Chili pour enfin faire quelques rando dans le superbe parc national Torres del Paine.

Il va faire entre 1 et 4 degres maxi. J`espere qu`on survivra!

La suite au prochain episode.

Besitos a todos!

Emmeline